La Finance se mobilise en faveur du climat

Les initiatives en faveur du climat ont besoin des acteurs du secteur de la finance et de l’assurance pour voir le jour et perdurer. Le financement durable et l’engagement fort de ces acteurs est une des conditions essentielle de la réussite de l’Accord de Paris. Dans une lettre ouverte adressée fin août aux États, les adhérents des principales organisations sur l’investissement responsable ont appelé les États à ratifier rapidement l’Accord de Paris, à accorder un prix au carbone et à supprimer les subventions aux énergies fossiles.

Le 2 septembre dernier, Michel Sapin et Ségolène Royal, respectivement Ministre de l’Économie et des Finances et Ministre de l’Environnement, de l’Énergie et de la Mer, chargée des Relations internationales sur le climat, ont annoncé le lancement dès 2017 de la première obligation verte d’État. L’objectif sous-jacent affiché par Michel Sapin est de « faire de Paris l’une des places financières de référence dans le soutien à la transition énergétique ». L’obligation devrait respecter deux dimensions importantes : le fléchage des fonds levés qui devront être alloués à des financements environnementaux dont la qualité pourra être attestée par un tiers ; puis, un reporting environnemental qui permette aux acheteurs de l’obligation de mesurer leurs performances environnementales.

Le 6 septembre 2016 avait lieu l’atelier régional sur la finance climat auprès du fond d’Adaptation de la région MENA (Moyen Orient et Afrique du Nord), en présence du Ministre de l’Agriculture marocain Aziz Akhannouch. Cette rencontre fut l’occasion de discuter des opportunités de financement de l’Agence pour le développement agricole (ADA) et du Fonds d’Adaptation (FA). D’après la Fondation Heinrich Böll, 14 fonds multilatéraux et un fond bilatéral sont présent dans la région maghrébine, le Fonds pour les Technologies Propres (FTP), présent en Egypte et au Maroc étant le plus important. Sur les 21 pays de la région, 14 pays reçoivent des financements climats.

Enfin, l’Assemblée Générale du Business and Climate Summit du 9 septembre 2016 à Paris et les évènements prévus en marge de la COP22 au Maroc (le Climate Finance Day du 4 novembre, le High Level Business Summit on Climate Change organisé par la CGEM, entre autres) sont des signes de la mobilisation des acteurs du secteur financier.

Dernier événement en date, le think tank du premier gestionnaire d’actifs au monde, le fonds américain BlackRock vient d’alerter les investisseurs : ce 6 septembre 2016, dans une publication intitulée «« Comment adapter son portefeuille au changement climatique », le BlackRock Investment Institute a mis en garde contre les risques croissants liés au climat pour les investisseurs.

Ils doivent désormais prendre en compte l’exposition au risque climatique dans la composition de leurs portefeuilles. Et peu importe qu’ils en soient ou non personnellement convaincus.

Qu’un fonds « classique » de la taille de BlackRock, qui, à lui seul, détient 4.737 milliards de dollars d’actifs sous gestion, joigne sa voix à celle de ces pionniers de l’investissement responsable montre à quel point le sujet monte en puissance dans le débat public.

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